Malgré tout et en dépit de tout, le Club Africain séduit toujours autant !
Récemment, Slim Riahi déclarait, à qui voulait l’entendre ou le croire, qu’il était disposé à payer toutes les dettes du CA, voire à investir de l’argent pour permettre au club de Bab Jedid de sortir la tête de l’eau. Il serait même disposé à recruter en masse lors du prochain mercato à condition, toutefois, qu’un nouveau bureau directeur soit intronisé sous son contrôle ! Slim Riahi est donc revenu sur le devant de la scène clubiste en livrant des déclarations pour le moins que l’on puisse dire aguichantes, voire péremptoires tantôt, en faisant des propositions qu’aucun président de club ne pourrait refuser. Mais Slim Riahi, bien qu’ayant le statut d’ancien président, n’est plus en odeur de sainteté au Parc A depuis qu’il a quitté le club, le privant de toute capacité à poursuivre sa marche. Après avoir été ébranlé notamment sur le plan financier, le Club Africain s’est tout de même permis le luxe de remporter une Coupe de Tunisie (2018) qui a donné beaucoup d’espoir aux détracteurs de Slim Riahi. Le paradoxe est total.
Pour la postérité ?
Aujourd’hui, la donne a complètement changé. Depuis l’intérim de Marouen Hamoudia, puis l’arrivée d’Abdessalem Younsi à la barre, la situation du club s’est dégradée. Malgré un sursaut de fierté qui a permis aux «enfants du club» de garder le cap, les Clubistes n’ont pu tenir la cadence par la suite. Younsi, avec toute sa bonne volonté, n’a pu mener la barque à bon port. Une gestion défaillante, un manque flagrant de liquidités et un déficit d’expérience qui ont fait glisser le CA vers la banalité. Il est vrai que Younsi a hérité d’une situation catastrophique sur tous les plans. Il est vrai aussi que son prédécesseur, Marouen Hamoudia, n’était là que pour assurer la transition après les cinq années de présidence de Slim Riahi. Mais au final, la coupe était pleine pour le microcosme clubiste.
Le bénéfice du doute
En se faisant interviewer, récemment en pleine campagne électorale pour l’élection présidentielle du 15 septembre, Riahi ne pouvait faire l’impasse sur le CA. L’homme d’affaires, le politicien, le candidat, l’ancien président des «Rouge et blanc» n’y est pas allé de mainmorte. Celui qui a cumulé les casquettes n’a pas hésité à reconnaître, pour la première fois, que c’est grâce au Club Africain qu’il a pu percer en politique (tout en nuançant toutefois ses propos). Il a également confessé avoir été la cible de l’exécutif tunisien qui a cherché à l’atteindre à travers le club de Bab Jedid. Un témoignage qui n’engage que sa personne. Slim Riahi, victime d’un complot ? C’est à y perdre son latin, même s’il peut prétendre au bénéfice du doute.
Filon et langue de bois !
De tout temps, le CA a été une cible ! Les chansons des groupes ultras, bien que simplistes, nous permettent de nous faire une idée sur le sentiment de persécution des supporters. L’Etat, le pouvoir, etc… tous sont coupables de vouloir porter des coups bas au club. Slim Riahi exploite, à son tour, ce filon pour se refaire une virginité auprès des supporters clubistes. En d’autres termes : «Je suis victime d’un coup monté, et à mon retour au CA, moyennant finances je vous promets monts et merveilles…» Qui s’est fait duper ? Personne ! Le Club Africain a été et restera toujours un enjeu de taille.
Slim Riahi ne fait pas l’exception mais sa méthode est assez confuse. Il s’agit, pour lui, d’une dernière tentative de pouvoir se débarrasser de ses problèmes judiciaires et de se refaire une virginité en politique. Slim Riahi ne vise pas la présidentielle mais vise plus loin. Il a découvert avec amertume que sans le CA, sa cote de popularité a chuté, et tente avec désespoir de recoller les morceaux. Riahi a les moyens financiers de faire décoller le club de Bab Jedid mais en-a-t-il vraiment l’intention ?!
Si la parole est d’argent…
Ce faisant, qu’en pense Abdessalem Younsi ? Le président actuel du CA s’est toujours fait discret sur le plan médiatique, mais sa première réaction, comme celle d’une majorité de Clubistes aura été la surprise : quelle mouche a piqué Slim Riahi via des déclarations aux antipodes de la réalité ?
Prise d’une manière simpliste, la posture-proposition de Slim Riahi reste séduisante mais qu’annoncent-elles en amont ?
En revisitant sa dialectique, on note une propension au culte de la personnalité. Slim Riahi s’est confié récemment comme s’il voulait livrer un programme. Un paquet express à destination des Clubistes, pour leur annoncer qu’avec lui ce sera le retour en grâce ! Mais les problèmes du CA sont-ils seulement d’ordre financier ? Ceux qui connaissent les coulisses du club vous diront que le Club Africain reste une exception, qu’il est capable du pire avec un gros budget, comme il est capable du meilleur avec des moyens limités. Le vrai problème du CA est qu’il continue à fonctionner comme une structure familiale dans le sens où le sentiment d’appartenance l’emporte sur tout.
Lotfi Zahi, tel un paria !
Le défunt Lotfi Zahi avait bien tenté de donner un coup de pied à la fourmilière pour structurer le club d’une manière de type sociétale, mais on lui a toujours mis des bâtons dans les roues. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est resté en marge, tel un paria ! Pourquoi le CA n’arrive-t-il toujours pas à trouver cet équilibre qui lui garantirait une pérennité au niveau des résultats et des titres ? Parce que chaque président qui arrive en grandes pompes veut instaurer son propre système. Le Comité des «Sages» avait cette capacité à préserver ce qui devait l’être. Aujourd’hui disparu, il a aussi été à l’origine de nombreux problèmes et dysfonctionnements qui ont beaucoup lésé le club. Un comité des «Sages», un homme d’affaires plein aux as, un intérimaire, un président voulant juste être président pour entrer dans l’histoire, etc… Au CA, on a vu passer toutes les catégories sans pouvoir trouver l’oiseau rare. Affaire de casting…
L’argent ne fait pas le bonheur…
Aujourd’hui, Slim Riahi se défend d’être cet oiseau rare ! Dans l’urgence, il est en train de faire de la tête et des pieds, tout ce qui est en son pouvoir depuis Saint-Tropez pour tenter de franchir de nouveau la citadelle clubiste. Il serait surpris de constater que les fans du CA sont quelque peu rancuniers, et pour ceux qui verraient d’un bon œil le retour de l’homme d’affaires dans le giron du club, ils seraient déçus d’apprendre qu’on ne bâtit pas l’avenir d’un club bientôt centenaire à coups de millions de dinars. « Le bonheur ne se construit pas sur des ruines ! ». Le CA ne s’est pas fait en un jour ! Il a toujours traversé des crises, les problèmes sont quasiment son pain quotidien, etc. Le populisme de Slim Riahi est en décalage avec la réalité quotidienne du Parc A.
Younsi en connaît un rayon à ce sujet. Rompu aux difficultés, il ne sait, aujourd’hui, plus où donner de la tête malgré sa bonne volonté. Débordé de toutes parts, il tente de garder le cap, malgré et en dépit de tout.
Lutte de clans et guerre fratricide
En d’autres termes, Younsi semble isolé face aux problèmes, parce que les compétences ont quitté le navire depuis des lustres face à l’absence de programmes et de planification. Younsi n’est qu’une victime d’un système qui veut qu’on fasse le vide autour de soi par méfiance et défiance tantôt. Oui, la guerre des clans se poursuit au CA. Elle n’a d’ailleurs jamais cessé malgré les fausses illusions données par Slim Riahi lors de son mandat, malgré les promesses de Jamel Atrous, son prédécesseur, qui pensait maîtriser cette lutte de clans en traitant avec certains dans l’ombre…Ils auraient dû demander son avis à Feu Cherif Bellamine, qui a été victime de cette guerre fratricide, recevant de nombreux coups au passage.
Et si une solution avait vu le jour, elle serait venue de personnalités très influentes comme Hamadi Bousbia ou Ferid Abbès, les deux têtes pensantes ? qui illustrent et alimentent à merveille cette lutte intestine dans les coulisses du CA. Au final, ils peuvent constater les dégâts malgré leur amour indéfectible pour le CA. Sauf que les supporters ne sont pas dupes et Slim Riahi est sur le point d’en prendre connaissance…
Youssef CHAABANE
Mah20
11 septembre 2019 à 15:05
Qu il répare tout le mal qu il a fait ,sur le plan du management aventureux générant des dettes surrealistes selon un logiciel fantaisiste,et peut être après et rien qu après,on commencera à le prendre au sérieux…